Date: Sun, 05 Mar 2000 14:32:50 +0100
From: Bernard TAILLIEZ <analytika AT attglobal.net>
Organization: AnAlytikA Centre Independant d'Investigations et d'Expertises en Chimie Organique
Subject: ERIKA - ERIKA - ERIKA - ERIKA - ERIKA - ERIKA - ERIKA - ERIKA !!!

De la véritable cargaison ERIKA / TotalFina-Elf
(MANIFESTE À DISSÉMINER SANS RETENUE SUR L'INTERNET)

Paris, le 5 Mars 2000 11h00

DE LA VRAIE NATURE DE LA CARGAISON DE L'ERIKA

 

DERNIÈRE MINUTE !!!

Une nouvelle analyse GC/MS [ 1 ] effectuée par plusieurs autres laboratoires indépendants sur un échantillon de la cargaison du pétrolier ERIKA prélevé en mer à la verticale de l'épave PAR HÉLICOPTÈRE et sous contrôle d'huissier confirme les résultats annoncés par ANALYTIKA fin Janvier 2000 quant à la vraie nature de la cargaison, et repris ci-dessous.

L'expertise Py-GC/MS [ 1 ] d'un échantillon du rejet pétrolier de l'ERIKA (prélevé le 4/1/2000 sur les côtes de l'ile de Groix par un ami se plaignant de démangeaisons à la suite d'un contact cutané avec le rejet) a été conduite à notre initiative, car il nous paraissait tout à fait inadmissible que près de quatre [ 4 ] semaines se soient écoulées avant que les premières informations scientifiques commencent à apparaître dans le public, en particulier quant au caractère CANCERIGENE et TOXIQUE - pourtant notoire - de ces rejets.

Nous souhaitions ainsi déterminer la toxicité, la nature exacte et la composition chimique détaillée de ces rejets.

Toxicité potentielle des rejets de l'ERIKA.

Le rejet analysé est un mélange complexe de composés organiques, dans lequel sont présents entre autres :

Si 15.000 tonnes du chargement de l'ERIKA ont été rejetées à ce jour au rivage, 7 à 9 tonnes de produits plus ou moins hautement cancérigènes et nuisibles pour l'environnement aquatique ont été déversés sur le littoral atlantique français (et il y a tout lieu de craindre que les rejets qui restent accrochés au fond s'en décrochent à l'occasion de chaque grande marée ou tempête prochaine, pendant plusieurs années...)

Il s'agit donc bien, à l'évidence, d'une atteinte majeure et durable à l'équilibre environnemental de ces régions, contrairement à ce que laissent entendre les propos rassurants tenus par l'Administration, sans fondement scientifique, et en contradiction flagrante avec le « principe de précaution ».

Le pollueur -pourtant identifié- TOTALFINA conserve et entretient le silence le plus complet sur la toxicité inhérente aux fractions pétrolières lourdes, qu'il consent - pire - à voir « ramassées » comme des coquillages par des bénévoles (à bon compte !) alors que ces déchets sont classées sur la « Liste Rouge de Déchets » de l'Annexe IV du règlement N° 259/93 du 1/2/1993 RA020 = Résidus goudronneux de raffinage, de distillation ou de toute opération de pyrolyse) au lieu de dépécher sur les lieux de la catastrophe ses propres équipes de décontamination spécialisées.

Informations toxicologiques.

(Source : Toxicologie Industrielle et Intoxications Professionnelles, R. LAUWERYS, 3° Édition, Masson Éditeur)

La toxicologie est la science qui traite des poisons.

Encore s'agit-il d'une définition relative, car toute substance en quantité suffisante peut produire des effets nocifs (par exemple : l'oxygène, le sel de cuisine, l'eau).

On entend par toxicité la capacité inhérente à une substance de produire un effet délétère sur l'organisme, et il ne faut pas confondre ce terme avec le mot risque, qui indique la probabilité avec laquelle un effet toxique surviendra suivant les conditions d'emploi ou d'exposition à une substance déterminée.

Une substance présentant un risque pour la santé n'est pas nécessairement une substance intrinsèquement très toxique et inversement.

Il importe donc de considérer non seulement la toxicité intrinsèque d'une substance (sa capacité d'altérer la santé) mais également ses conditions d'utilisation (la probabilité d'entrer en contact avec des concentrations toxiques) quand on définit des mesures de sécurité et des précautions de manipulation.

Les informations de toxicité et « phrases de risque » ci-après sont présentées dans le but d'attirer l'attention du lecteur sur le danger que présentent un grand nombre de produits présents dans le rejet ERIKA.

ATTENTION : Un diagnostic du risque encouru à la manipulation du rejet ERIKA sort du cadre des compétences d'ANALYTIKA.

Les phrases de risque et de sécurité propres à cette catégorie de résidus pétroliers (N° Index 649-051-00-6 et 649-053-00-7, Substances cancérogènes Catégorie 1 - substances que l'on sait être cancérogènes pour l'homme - ne devant pas être mises sur le marché à la disposition du grand public, selon Directive Européenne dans le cadre « L'Europe contre le Cancer » cf JOCE 19/12/96 N° C 383/1) sont pourtant claires :
R45 Peut provoquer le cancer
R52 Nocif pour les organismes aquatiques
R53 Peut entrainer des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique
S45 En cas d'accident ou de malaise, consulter immédiatement un médecin (si possible lui montrer l'étiquette)
S53 Éviter l'exposition, se procurer des instructions spéciales avant l'utilisation.
S61 Éviter le rejet dans l'environnement. Consulter les instructions spéciales et la fiche de données de sécurité.

Tout mélange chimique contenant une proportion supérieure ou égale à 0.1% de composant cancérigène devant être manipulé seulement par un personnel convenablement entrainé, en conformité avec la réglementation, il est vraiment inacceptable que le responsable de ce véritable acte de guerre chimique ose se décharger sur des volontaires (bénévoles pour la plupart, sans formation préalable convenable, ni équipement de protection adéquat) de la tâche de décontamination de TOTALFINA.

Nous conseillons donc instamment à toute personne ayant participé à une (des) intervention(s) de dépollution des rejets de l'ERIKA, de faire documenter son séjour auprès des collectivités locales ou associations concernées, de manière à disposer éventuellement de documents officiels permettant d'attester les dates et la durée d'exposition aux produits cancérigènes et toxiques répandus sur le littoral par TOTALFINA.

Contactez www.labo-analytika.com pour connaître la marche à suivre et www.belle-ile-en-mer.org pour le regroupement de ces informations, dont le webmaster se chargera dès que possible d'adresser copie à TOTALFINA par la voie officielle.

L'analyse du rejet ERIKA révèle la présence de naphthalène à une teneur comprise entre 60 et 90 ppm.

Nom chimique Phrase de risque (Source : Merck Index 13th Edition)
naphthalene Toxicité animale : LD50(10) = 3.8 mL/Kg orally in young adult rats. [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène] Toxicité humaine aigüe : (from ingestion or inhalation) : irritation of muquous membranes, restlessness,convulsions, excitement, depression. Death may follow respiratory failure. [(par ingestion ou inhalation) irritation des membranes des muqueuses, agitation, convulsions, excitation, dépression. La mort peut survenir par défaillance respiratoire. Toxicité humaine chronique : Bone marrox depression and aplasia. Harmful amounts may be absorbed through skin. [Dépression de la moëlle osseuse et aplasie. Des quantités absorbées seulement par la peau peuvent se révéler nocives.]

La plupart des seize (16) Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques HAP figurant sur la liste US-EPA (Environmental Protection Agency - USA) et dans la liste européenne sont présents dans le rejet ERIKA, qui contient aussi d'autres HAP non listés et cancérigènes (« phrases de risque » ci-dessous :)

Nom chimique Phrase de risque (Source : Merck Index 13th Edition)
acenaphthene Note : This substance may reasonably be anticipated to be a carcinogen. [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
acenaphtylene Note : This substance may reasonably be anticipated to be a carcinogen. [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
anthracene Aucune information disponible
benzo[a]anthracene Note : This substance may reasonably be anticipated to be a carcinogen. [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène] Substance classée carcinogène Catégorie 2
benzo[a]pyrene Note : This substance may reasonably be anticipated to be a carcinogen. [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène] Produit classé toxique pour la reproduction Catégorie2, mutagène Catégorie 2, et carcinogène Catégorie 2. Considéré comme le plus dangereux de la catégorie des HAP.
En Europe, une substance doit légalement être considérée cancérigène par suite de la présence de benzo[a]pyrene si sa teneur en benzo[a]pyrene est supérieure à 50 ppm.
Selon l'IFP même, c'est le cas de la cargaison déclarée de l'ERIKA.
benzo[b]fluoranthene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
benzo[g,h,i]perylene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
benzo[k]fluoranthene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
chrysene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
Produit suspecté cancérogène.
dibenzo[a,h]anthracene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
Produit classé Carcinogène Catégorie 2. Eviter tout contact avec la peau et l'inhalation du produit.
Substance dont le potentiel cancérigène est utilisé lors d'expérimentations dans la recherche sur le cancer.
fluoranthene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
fluorene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
indeno[1,2,3-cd]pyrene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
phenanthrene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]
Toxicité animale : LD50 [ 10 ]= 700 mg/Kg orally in mice.[peut provoquer la photosensibilisation de la peau]
pyrene [Cette substance peut raisonnablement être supposée cancérigène]

ATTENTION : Pour de nombreux autres représentants de la famille des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques, HAP substitués) et de celle des thiopolycycliques, présents à de relativement fortes teneurs et formellement identifiés par notre investigation, il n'existe à notre connaissance aucune donnée toxicologique disponible en Europe, mais leur caractère cancérigène est formellement reconnu par l'Agence Américaine de Protection de l'Environnement US-EPA).

L'analyse du rejet ERIKA révèle enfin la présence de traces de benzène (moins de 10 ppm).

Nom chimique Phrase de risque (Source : Merck Index 13th Edition)
benzene CAUTION : This substance has been listed as a known carcinogen. [ATTENTION : Cette substance a été reconnue cancérigène avéré.]
ATTENTION : l'agent est cancérogène Catégorie 1 pour l'homme.
Toxique pour les organes formateurs du sang.

En Europe, une substance doit légalement être considérée cancérigène par suite de la présence de benzene si sa teneur en benzene est supérieure à 1.000 ppm. Ce n'est le cas du rejet ERIKA, mais compte-tenu de la forte volatilité de ce produit, et des quantités importantes de déchets pouvant se concentrer en un même lieu de décontamination, un sérieux risque d'inhalation subsiste pour tout personnel présent sur ces lieux sans appareil respiratoire adéquat.

Au vu des informations ci-dessus, il est invraisemblable que des dispositions adéquates d'information du public et des autorités n'aient pas été prises d'urgence par TOTALFINA pour mettre en garde les uns et les autres quant au caractère cancérigène avéré de ces déchets pétroliers.

Composition chimique détaillée du rejet ERIKA.

La composition détaillée du rejet ERIKA a donc été étudiée en détail, par comparaison avec celle d'un fuel lourd N°2 véritable (cargaison officiellement déclarée de l'ERIKA, par TOTALFINA).

Cet échantillon de fuel lourd N°2 provient de TOTALFINA Raffinerie de Provence).

Les mesures croisées auxquelles nous avons pu procéder avec le Laboratoire de Cryptogamie du Museum National d'Histoire Naturelle confirment la nature de notre échantillon de référence, ainsi que la provenance ERIKA de notre rejet, prélevé sur l'Île de Groix, qui avait été mise en cause quelques heures.

Les résultats dont nous disposons démontrent que le rejet analysé présente une composition très différente de celle d'un fuel N°2 véritable.

Le rejet ERIKA est en fait le résultat d'une opération de raffinage plus poussé conduite sur du fuel N°2 (résidu de distillation sous vide d'un résidu de distillation atmosphérique par exemple).

La démonstration ainsi apportée d'un traitement supplémentaire, explique la disparition des dernières fractions valorisables, présentes dans le fuel lourd N°2 véritables et,quasiment absentes du rejet ERIKA (voir Table ci-dessous).

Masse observée Rejet ERIKA Fuel N°2 TOTAL-FINA
(Raffinerie de Provence)
Rejet ERIKA [ 11 ]
par rapport à Fuel N°2
57 (alcanes) 8538 52388 (8 à 12 x plus faible)
67 (cyclopentènes) 117 2230 (27 à 38 x plus faible)
78 (benzène) 142 1598 (16 à 22 x plus faible)
84 (1-hexène) 2186 7623 (5 à 7 x plus faible)
91 (toluène) 32 684 (30 à 42 x plus faible)
98 (1-heptène) 1080 4476 (5.7 à 8 x plus faible)
120 (benzèniques di-substitués) 305 1199 (5.7 à 8 x plus faible)
126 (1-nonène) 48 232 (6.9 à 9.6 x plus faible)
140 (1-undécène) 11 73 (9.4 à 13.2 x plus faible)
154 (undécène) 679 1535 (3.3 à 4.6 x plus faible)
156 (undécane) 17 103 (8.6 à 12 x plus faible)
170 (dodécane) 28 114 (5.7 à 8 x plus faible)
184 (tridécane) 29 121 (6 à 8.4 fois plus faible)
198 (tétradécane) 24 81 (4.9 à 6.8 x plus faible)
212 (pentadécane) 22 81 (5.3 à 7.4 x plus faible)
226 (hexadécane) 17 79 (6.6 à 9.3 x plus faible)
240 (heptadecane) 9 60 (9.6 à 13.4 x plus faible)

En d'autres termes, puisqu'il a été démontré que la composition du rejet analysé est effectivement représentative de la cargaison embarquée, l'ERIKA transportait des Déchets Industriels Spéciaux (DIS) et non un carburant de basse qualité type fuel lourd N°2.

En effet, les importantes différences de composition révélées par notre expertise ne peuvent résulter d'une hypothétique évaporation pendant le séjour en mer ou sur le rivage (d'après le CEDRE [ 3 ] « l'évaporation du fuel N°2 de l'ERIKA n'est pas un processus important »), ni d'une miraculeuse dissolution dans l'eau de mer ou d'une non-moins étonnante biodégradation, surtout dans les conditions de température rêgnant sur les lieux depuis le naufrage de l'ERIKA.

Quelle est donc la véritable cargaison de l'ERIKA ?

En plus des considérable différences de composition relative illustrées ci-dessus, deux [ 2 ] différences tout à fait notables -portant cette fois sur les propriétés physiques- existent aussi entre le rejet ERIKA et un fuel lourd N°2 véritable, qui nous étaient apparues dès le début des opérations d'expertise dont nous avons pris l'initiative.

Le fuel lourd N°2 véritable est en effet nettement plus visqueux que le rejet ERIKA et présente une beaucoup plus forte tendance à adhérer aux surfaces métalliques avec lesquelles il entre en contact, possédant une surprenante faculté de glisser sur ces mêmes surfaces.

À ces observations, s'est ajouté une remarque (qui nous a été rapportée par un journaliste de télévision) émanant des spécialistes de la COMEX en charge des préparatifs des opérations d'intervention sous-marine en vue du pompage des 14.000 tonnes de cargaison encore contenues dans les flancs de l'épave, (familiers du comportement d'un fuel lourd N°2 véritable dans ces conditions, puisqu'ils étaient intervenus en 1980 sur le cargo TANIO, coulé en Manche au nord de l'ile de Batz avec sa cargaison de fuel lourd N°2 véritable) ne parviennent toujours pas à s'expliquer pourquoi la cargaison TOTALFINA s'échappe si facilement des soutes de l'ERIKA.

Nous détenons depuis peu l'évidence scientifique expliquant cette différence de propriétés physiques, qui devrait nous permettre de terminer bientôt la mise au point d'un protocole analytique rapide permettant de "certifier" la provenance ERIKA / TOTALFINA des rejets pétroliers atteignant actuellement nos côtes.

Les propos de Michel FONTAINE, responsable de la filière déchets (oh, oh !!) de TOTALFINA rapportés par Le Figaro du 31 Janvier 2000 : « Notre fioul N°2 est un mélange de fonds de distillation auquel nous rajoutons des additifs pour un problème de viscosité » nous laissent penser que la clef de cette « énigme » ne sera retrouvée que si un échantillon, prélevé directement sur l'épave et sous strict contrôle est analysé par un groupe de laboratoires européens privés et indépendants.

Nous EXIGEONS que les autorités "compétentes" interrogent TOTALFINA quant à la nature, à la concentration, et à la biodégradabilité de ces additifs (tensio-actifs ? molécules chlorées ?).

Aspect réglementaire de la question de l'exportation intra-communautaire des déchets.
(Source : LAMY Environnement - Les Déchets)

Le réglement communautaire N° 259/93 du 1/2/1993 (JOCE 6/2/1993 N° L30 P.1), qui vise toutes les catégories de déchets, opère une distinction selon la finalité du transfert, distinguant les exportations en vue de VALORISATION d'une part, et les exportations en vue d'ELIMINATION (élimination définitive au sens de l'OCDE) d'autre part.

Cette différenciation s'explique très bien par le fait que les opérations d'élimination sont destinées à des déchets non recyclables ou ultimes, et introduit la notion de « principe de proximité ».

Dans ce cas, la seule concurrence existant entre les éliminateurs ne peut justifier le risque de pollution engendré sur les territoires d'élimination et de transit, et JUSTIFIE QUE LES ÉTATS ASSUMENT AU MIEUX L'ÉLIMINATION DES DÉCHETS PRODUITS, SUR LEUR PROPRE TERRITOIRE.

Pour les déchets recyclables, par définition moins susceptibles d'engendrer de la pollution, le règlement se contente d'encadrer cette étape de valorisation à l'étranger, pour permettre le libre jeu de la concurrence entre les entreprises de valorisation ainsi que la libre circulation, qui seront source d'échange commerciaux, étant entendu que les Etats destinataires de ces déchets ont néanmoins la faculté d'émettre des objections quant à ces transferts.

Il n'existe qu'une exception au « principe de proximité », qui s'applique aux déchets dangereux « produits en faible quantité » pour lesquels la mise en place de nouvelles installations ne serait pas rentable (le concept BATNEEC Best Available Technology Not Exposing to Excessive Costs = meilleure technologie disponible n'entraînant pas de coûts excessifs) à un moment spécifique dans le temps, par la prise en compte de certaines limites, notamment financières ou économiques.

Cependant, l'aspect purement technologique n'est pas explicitement mentionné pour justifier cette exception. Par conséquent, il est permis de procéder à certains transferts de déchets en vue de leur élimination à l'intérieur des états de la Communauté européenne; mais les parties sont incitées à appliquer le « principe de proximité » à l'intérieur de leurs frontières dans la mesure du possible.

Ce que nous avons découvert de la composition et de la nature du rejet ERIKA, démontre que TOTAL-FINA est parvenu, à trois [ 3 ] reprises déjà (le cargo ERIKA avait déjà effectué trois rotations), à déjouer la vigilance des Inspecteurs des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement ICPE lors d'exportations illégales intra-communautaires de déchets ultimes du raffinage pétrolier, au mépris du « principe de proximité ».

(1) Méthode analytique : Pyrolyse à Point de Curie - Séparation par chromatographie gaz GC / Identification par spectrométrie de masse MS.
(2) Selon le CEDRE [ 3 ], les rejets seraient constitués d'une émulsion pouvant contenir de 30 à 50% d'eau.
(3) CEDRE : CEntre de Documentation, Recherche Expérimentation sur la pollution accidentelle des eaux
(4) IFP : Institut Francais du Pétrole.
(5) IFREMER : Institut Français de REcherches pour l'exploitation de la MER
(6) AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments
(7) Cancérigène ou Carcinogène ou Cancérogène : qui provoque le cancer.
(8) Mutagène : qui provoque des mutations génétiques.
(9) Toxique pour la reproduction : qui réduit le nombre de spermatozoïdes disponibles chez le mâle.
(10) LD50 = dose léthale (mortelle) pour 50% de la population d'animaux de laboratoire soumis à l'expérimentation.
(11) Les deux valeurs limite (supérieure et inférieure) présentées dans cette colonne correspondent respectivement aux deux valeurs limites (inférieure et supérieure) mentionnées par le CEDRE [ 2 ] [ 3 ] pour la teneur en eau de l'émulsion formée entre eau et résidu pétrolier.


dernière mise à jour le 2 avril 2010
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