Fora des Villages et Cités du Monde

du 7 au 11 mai 1999
PREMIERS FORA DES VILLAGES ET CITÉS DU MONDE
À LA CITÉ UNIVERSITAIRE INTERNATIONALE DE PARIS - FRANCE

Les Fora des Villages et Cités du Monde est un projet à vocation mondiale. Il vise à multiplier des moments de rencontre et de travail entre diverses communautés territoriales et sociales qui produisent d'autres modes d'existence et de développement humain que ceux imposés par l'économie de marché mondialisée et ses idéologies guerrières.

une initiative du journal
LES PÉRIPHÉRIQUES VOUS PARLENT
en partenariat avec
France Libertés - Fondation Danielle Mitterrand

	documents concernant les Fora
	Qu'entendons-nous par village et cité ?
	Pourquoi les Fora des Villages et Cités du Monde ?
	Quels sont les objectifs des Fora des Villages et Cités du Monde ?

Qu'entendons-nous par village et cité ?

Avec les termes villages et cités, nous parlons aussi bien des communautés territoriales urbaines ou rurales, telles que villes, quartiers, banlieues et villages, et des les communautés sociales, culturelles, telles que mouvements sociaux, associations, universités, entreprises, syndicats, groupes de chercheurs, collectifs de précaires, d'exclus, et toute autre organisation de citoyens qui, à travers leurs combats spécifiques, témoignent de nouveaux possibles humains, de nouvelles formes de citoyenneté et de démocratie.

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	Qu'entendons-nous par village et cité ?
	Pourquoi les Fora des Villages et Cités du Monde ?
	Quels sont les objectifs des Fora des Villages et Cités du Monde ?

Pourquoi les Fora des Villages et Cités du Monde ?

Lorsqu'il s'agit d'examiner des problèmes internationaux et mondiaux et d'essayer d'identifier des pistes de solutions, le pouvoir, la parole reviennent systématiquement aux forces économiques et financières qui déterminent les orientations politiques mondiales selon leurs seules conceptions, intérêts et visées, en s'appuyant sur les idéologies ultra- ou néo-libérales.

Au vu de la couverture médiatique du Forum annuel de Davos, appelé le « sommet des sommets » où, pendant une semaine, se rencontrent les « grands » et les « puissants » de ce monde (dirigeants des grandes banques et hauts responsables des organismes financiers, chefs d'entreprises, ministres, parlementaires, maires des grandes villes, auxquels se joignent quelques Prix Nobel, et des scientifiques de renommée internationale), celui-ci semble devenir un événement plus important et plus prestigieux que l'Assemblée Générale annuelle des Nations Unies. À l'origine, lieu d'échanges de points de vue, le Forum de Davos est devenu un lieu où des négociations s'effectuent et des décisions se prennent, un lieu où les « experts » se voient confier le soin de faire connaître, en amont et en aval des manifestations mondiales et internationales, les décisions officielles adoptées lors de chaque Forum. Le plus souvent, ces « experts » sont des fonctionnaires, voire des « consultants », ou des représentants du monde financier ou industriel n'ayant aucune légitimité politique d'origine démocratique.

En même temps que se poursuit la mondialisation croissante de l'économie et de la condition humaine dans le contexte de forte accélération des changements techniques, scientifiques et politiques et sociaux, et d'une grande vague en faveur de la libéralisation, de la déréglementation, de la privatisation, et la mise en place de méga-systèmes mondiaux, on peut voir, un peu partout émerger des lieux de résistance et d'existence qui s'opposent aux idéologies néo- ou ultra-libérales.

Et pourtant, sur des modes différents et pluriels, des citoyens dans le monde entier cherchent à concevoir de nouvelles solidarités, dignités, manières d'exister, de nouvelles formes de démocratie, de nouvelles manières de penser, produire et redistribuer la richesse. Ces expériences sont autant de manières de s'opposer aux idéaux promus et inspirés par les pouvoirs économiques et les « grands » de ce monde soumettant l'individu - considéré comme une ressource humaine - aux transformations continues de l'outil - priorité absolue au développement des ressources technologiques -.

Le projet des Fora des Villages et Cités du Monde a été créé pour mettre en relation et faire connaître partout ces initiatives si diverses et riches avec l'espoir qu'une alternative citoyenne mondiale puisse s'affirmer.

Il a été créé pour multiplier les lieux d'expression de ces pratiques, expériences et rhétoriques qui privilégient le développement humain et social plutôt qu'une économie qui n'enrichit que les riches. Ce projet se manifeste à travers l'organisation de plusieurs rencontres dans différents continents, chacune étant intitulée Fora des Villages et Cités du Monde. Après la rencontre de fondation de l'été 1997, les premiers Fora des Villages et Cités du Monde à Paris est le point de départ d'une démarche qui se veut à long terme.

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QUELS SONT LES OBJECTIFS DES FORA DES VILLAGES ET CITÉS DU MONDE ?

Au-delà des visées générales, décrites plus haut, trois objectifs, plus spécifiques, caractérisent le projet des Fora des Villages et Cités du Monde :

• en premier lieu, un objectif de réflexion et d'action sociale. Les participants se rencontrent pour faire avancer la définition et la mise en œuvre de modèles d'organisation de la citoyenneté où chacun cherche à être, à vivre et à construire dans un esprit de « cum petere » : c'est-à-dire chercher ensemble, qui est le sens étymologique du mot compétitivité. L'idée est que les participants à travers l'expression de leurs différences, leurs pratiques et propositions s'ouvrent à d'autres devenirs à travers la connaissance d'autres expériences. Chaque rencontre pourrait ainsi constituer une avancée citoyenne dans le développement des capacités d'échange, de recherche et d'action communes.
• en second lieu, un objectif d'innovation culturelle. D'une part, il s'agit de rendre visibles et transmissibles, à travers des témoignages concrets, les activités et les manières de voir et penser le monde de chaque participant. D'autre part, il s'agit de prendre acte des pratiques culturelles nouvelles qui sont en train d'émerger dans les différentes communautés pour tenter de donner forme et contenu à une culture du devenir citoyen.
• enfin un objectif de production pédagogique. Il s'agit de produire des pratiques pédagogiques et du matériel sur différents supports, conçus par les participants, destinés à être diffusés dans les réseaux propres à chaque village, ainsi que dans les écoles, les universités, les Maisons de la Culture et tout autre lieu d'expression des connaissances. Ces productions doivent proposer d'autres narrations du monde que celle imposée par le néo-libéralisme.

À travers des Fora, il ne s'agit pas de produire des déclarations, des pétitions ou des actions adressées aux « grands » de ce monde afin qu'ils « deviennent meilleurs », « prennent de meilleures décisions », « adoptent des politiques plus socialement valables », « s'intéressent aux plus faibles »... L'expérience montre que les « puissants » de ce monde sont très heureux de faire l'objet de telles pétitions et motions, qui les renforcent dans leur positon, mais, en définitive, leurs choix tiennent rarement compte des propositions des citoyens.

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	fondateurs des Fora
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Les périphériques vous parlent, dernière mise à jour le 5 octobre 03 par TMTM
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