Fora des Villages et Cités du Monde

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Le citoyen,
 cet obscur objet
  de désir des politiques


CRISTINA BERTELLI
 
 
 

Le citoyen,
 cet obscur objet
  de désir des politiques

 
 
 
 

Numéro hors série de la revue “L'IMPOSSIBLE, ET POURTANT” - 1999
 

Beaucoup se souviendront que lors de la rencontre de fondation des Fora, la Municipalité de Saint-Denis s'était engagée à accueillir les premiers Fora en octobre 1998, organisées par Les périphériques vous parlent, et de les soutenir de tout son poids. Comment se fait-il alors que les premiers Fora n'ont lieu qu'en mai 1999, et pas non plus à Saint-Denis ? Pourquoi Les périphériques ont-ils dû chercher d'autres partenaires pour les organiser ? En guise de réponse à ces questions et bien d'autres, Cristina Bertelli a adressé une lettre ouverte à tous les villages, sous forme d'un livre de 174 pages que vous pouvez vous procurer auprès de la rédaction des Périphériques vous parlent, au prix de 60 FF (+ frais d'envoi).

Voici le texte du dos de couverture :

Le citoyen « objet » et le citoyen « en devenir »

Le « citoyen objet » est l'image idéale, l'obscur objet de désir du politique en quête d'électeurs pour assurer sa carrière. En opposition, le « citoyen en devenir » se fonde de la lutte des femmes et des hommes qui, dans le cadre de leur Cité, de leur domaine, de leurs lieux de vie, essaient de se donner un devenir commun, que chacune, chacun perçoit comme devant être fait par tous et pour tous, faisant exister par là la citoyenneté.
Marc'O

Cette lettre ouverte aux « villages et cités du monde », raconte la relation difficile, équivoque entre le Deputé Maire de la ville de Saint-Denis, Patrick Braouezec et Cristina Bertelli, responsable de l'Association Star, associée au journal Les périphériques vous parlent.

Les pratiques citoyennes représentent nécessairement des résistances au modèle culturel politique social en place. Les images de la citoyenneté, ses reflets médiatiques, sont une autre réalité. Autant c'est une rude bataille pour les citoyens qui aspirent à se reconnaître à travers ce qu'ils construisent, autant pour d'autres, la question de l'image que l'on veut donner du pouvoir va prévaloir sur toute autre considération.

Le récit de cette expérience dionysienne et les réflexions qui l'accompagnent permettent de mieux percevoir les conditions des changements qui s'imposent à de nouvelles ouvertures démocratiques.

Quelques extraits :

(...) À qui parle-t-on quand on s'adresse au Maire ou à la Directrice de son Cabinet ? Parle-t-on à la machine Institution ? Ou à l'homme et à la femme ? Il nous a sans cesse fallu affronter cette ambiguïté : avec qui traitons-nous ? Des personnes humaines ou des personnes représentant l'Institution ? En fait, j'ai constaté que le Maire et surtout sa Directrice du Cabinet aimaient particulièrement jouer de cet équivoque qui leur permettait de tout contrôler. Finalement, quoi qu'il en soit des présupposés, des modalités, des relatoins qui peuvent se nouer avec un homme ou une femme que représentent une Institution, c'est toujours l'Institution qui répond. L'Institution couvre la personne. À partir de là, la citoyenneté n'est plus qu'un vague statut que l'on accorde à ses administrés. Cette affirmation est aussi banale que fondamentale, car c'est vraiment sur cet équivoque que repose l'expérience que nous avons vécue, et c'est sur elle également que vient achopper l'expression de la citoyenneté. (p. 24)
 
(...) Il reste à dire deux mots sur le terme citoyen tel qu'il s'impose à l'opinion, aujourd'hui. Il faut bien constater que ce mot a été réduit à une représentation, à un objet, le pire des objets : l'objet électoral qui, en cela, représente pour le politique, cet obscur objet de désir qui, à le posséder, va lui permettre de faire carrière. Quand j'avance le mot politique, je parle ici de celui qui fait carrière dans la politique, pas du citoyen s'exprimant en politique avec les autres citoyens. Si on veut bien maintenant prendre en compte l'expression devenir citoyen qui ne peut se fonder que de la lutte de résistants (par tous et pour tous) contre la confiscation du mot pour usage électoral, alors on comprendra que la pratique citoyenne ne peut commencer qu'à partir d'une lutte pour redonner au mot citoyen sa pleine puissance. Elle représente, en l'occurrence, une mise en cause de l'image médiatisé - un visuel marketing - d'une citoyenneté que le politique professionnel aurait le pouvoir de nous accorder en échange d'un bulletin de vote. (préface de Marc'O)

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Les périphériques vous parlent, dernière mise à jour le 5 octobre 03 par TMTM
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